Le rôle des symboles
Entre l’inconscient et le conscient existe une passerelle : le rêve.
Ce lien est précieux sur le chemin de l’individuation car le rôle des rêves aux symboles archétypaux est celui d’éclairer des situations de vie et ainsi donner la possibilité de faire des choix adaptés en conscience.
Dans ma pratique de Gestalt Thérapie, je porte une attention toute particulière aux symboles archétypaux des rêves selon l’approche jungienne puisqu’ils relient l’essence individuelle et l’inconscient collective.
Symboles « naturels » et « culturels »
Quand le psychanalyste s’intéresse aux symboles, il s’occupe avant tout des symboles « naturel », par opposition aux symboles « culturels ». Les premiers viennent des contenus inconscients de la psyché, et représentant par conséquent un nombre considérable de variation des images archétypales fondamentales. Dans de nombreux cas toutefois, on peut remonter jusqu’à leurs racines archaïques, c’est-à-dire aux idées et aux images que nous trouvons dans les plus anciens témoignages, et dans les sociétés primitives.
Les symboles culturels, d’autre part, sont ceux qui ont été utilisés pour exprimer des « vérités éternelles », et sont encore en usage dans beaucoup de religions. Ils ont subi de multiples transformations, et même un processus d’élaboration plus ou moins conscient, et sont devenus ainsi des images collectives acceptées par les sociétés civilisées.
Ces symboles cultuels néanmoins, gardent une grande part de leur caractère numineux originel ou « charme ». On sait qu’ils peuvent provoquer chez certains individus une réaction affective très profonde, et cette charge psychique les fait fonctionner à peu près comme les préjugés. Ils sont un facteur dont le psychologue doit tenir compte. Il serait stupide de les rejeter simplement parce qu’à les considérer d’un point de vue rationnel, ils semblent absurdes ou étrangers au problème.
Peur de l’inconscient
Ils sont un élément important de notre structure mentale ; et jouent un rôle, vital dans l’édification des sociétés humaines. On ne peut les arracher sans perte grave. Là où ils sont refoulés ou négligés, leur énergie spécifique disparaît dans l’inconscient, avec des conséquences incalculables. Car l’énergie psychique qui semblait avoir été ainsi perdue sert en fait à réveiller ou intensifier ce qui domine dans l’inconscient, des tendances qui n’avaient peut-être jusqu’ici jamais eu de possibilités de s’exprimer ou du moins, n’auraient jamais été autorisées à mener une existence non inhibée, dans notre conscient. Ces tendances forment pour notre esprit conscient une « ombre » toujours présente, et virtuellement destructrice. Même des tendances qui peuvent, en certaines circonstances, avoir une influence bénéfique, se transforment en démons sitôt refoulées. C’est pourquoi les gens bien-pensants ont une peur compréhensible de l’inconscient, et accessoirement, de la psychologie.
Notre siècle nous a permis de mesurer ce qui arrive lorsque s’ouvrent les portes de ce monde souterrain. Des événements, si énormes que personne, dans les années d’innocence idyllique qui ont marqué le début de notre siècle n’aurait pu les imaginer, se sont produits et ont bouleversé notre univers. Et depuis, le monde est resté affligé de schizophrénie. Non seulement l’Allemagne civilisée a vomi au grand jour la primitivité effroyable qu’elle portait en elle, mais cette même primitivité gouverne la Russie, et l’Afrique a pris feu. Il n’est pas étonnant que le monde occidental se sente inquiet.
L’homme moderne ne comprends pas à quel point son « rationalisme » (qui détruit sa faculté de réagir à des symboles et à des idées numineux) l’a mis à la merci de ce monde psychique souterrain. Il s’est libéré de la « superstition » (du moins le croit-il) mais ce faisant, il a perdu ses valeurs spirituelles à un degré alarmant. Ses traditions morales et spirituelles se sont désintégrées, et il paie cet effondrement d’un désarroi et d’une dissociation qui sévissent dans le monde entier.
Plus rien n’est sacré à nos yeux
Les anthropologues ont souvent décrit ce qui se produit lorsque les valeurs spirituelles d’une société primitive sont exposées au choc de la civilisation moderne. Les membres de cette société perdent de vue le sens de leur vie, leur organisation sociale se désintègre et les individus eux-mêmes se décomposent moralement. Nous nous trouvons actuellement dans la même situation. Mais nous n’avons jamais véritablement compris la nature de notre perte, car nos guides sur le plan spirituel se sont préoccupés davantage de protéger les institutions religieuses que de comprendre le mystère que représentent les symboles de la religion.
A mon avis, la foi n’exclut nullement la réflexion (l’arme la plus efficace de l’homme) ; mais malheureusement, de nombreux croyants semblent avoir une telle peur de la science (et, dans le cas présent, de la psychologie), qu’ils demeurent aveugles à ces forces psychiques numineuses, qui, depuis toujours, régissent le destin de l’homme. Nous avons dépouillé toutes les choses de leur mystère et de leur numinosité : plus rien n’est sacré à nos yeux.
La matière
A une époque plus reculée, lorsque des concepts instinctifs se frayaient encore une voie jusqu’à l’esprit de l’homme, sa conscience pouvait qu’assurément les intégrer en un ensemble psychique cohérent. Mais l’homme « civilisé » n’est plus capable de le faire. Sa conscience « éclairée » s’est privée des moyens d’assimiler les contributions complémentaires des instincts et de l’inconscient. Car ces moyens d’intégration étaient précisément les symboles numineux qu’un consentement commun tenait pour sacrés.
Aujourd’hui, par exemple, nous parlons de la « matière ». Nous décrivons ses propriétés physiques. Nous menons des expériences en laboratoire pour démontrer quelques-uns de ses aspects. Mais le mot « matière » reste un concept purement sec, inhumain et purement intellectuel, qui n’a aucun sens psychique pour nous. Combien différente était l’image archaïque de la matière, la Grande Mère, qui pouvait embrasser et exprimer le sens affectif profond de la Terre Mère.
De même, qui était autrefois « l’esprit » est aujourd’hui identifié avec l’intellect, cessant d’être le Père de Tout. Il s’est dégradé jusqu’à tomber dans les limites de la pensée égocentrique de l’homme ; l’immense énergie affective qui s’exprimait dans le « notre Père » se perd dans les sables d’un désert intellectuel.
Ces deux principes archétypiques sont le fondement même des systèmes opposés de l’Est et de l’Ouest. Les masses et leurs dirigeants, toutefois, ne se rendent pas compte qu’il n’y a pas grande différence entre baptiser le principe du monde d’un terme masculin, en en faisant un père (l’esprit), comme les Occidentaux et le baptiser d’un terme féminin ; une mère (matière), comme le font les Communistes. Car nous ignorons tout autant l’essence de l’un que de l’autre. Autrefois, ces principes étaient honorés par toutes sortes de rites, qui du moins montraient l’importance psychique que ces principes avaient pour l’homme. Tandis qu’aujourd’hui, il ne s’agit plus que de concepts abstraits.
A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s’est déshumanisé.
L’homme se sent isolé dans le cosmos, car il n’est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente1, avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques. Le tonnerre n’est plus la voix irritée d’un dieu, ni l’éclaire de son projectile vengeur. La rivière n’abrite plus d’esprits, l’arbre n’est plus le principe de vie d’un homme, et les cavernes ne sont plus habités par des démons Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l’homme et l’homme ne s’adresse plus à eux en croyant qu’ils peuvent l’entendre. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l’énergie affective profonde qu’engendraient ses relations symboliques.
Les symboles de nos rêves tentent de compenser cette perte énorme. Ils nous révèlent notre nature originelle, ses instincts et sa manière particulière de penser. Malheureusement, ils expriment leur contenu dans le langage de la nature, qui est étrange et incompréhensible pour nous. Nous sommes donc obligés de traduire ce langage dans les termes et les concepts rationnels du discours moderne, qui s’est libéré de tout ce qui l’encombrait à l’époque primitive et particulièrement de la participation mystique avec les choses qu’il décrit.
Sorcières, Magiciens, Lutins
Aujourd’hui, lorsque nous parlons de fantômes et d’autres êtres numineux, ce n’est plus pour les évoquer. Ces mots jadis si puissants ont perdu la puissance en même temps que la gloire. Nous avons cessé de croire aux formules magiques. Il est peu de tabous ou d’autres restrictions analogues ; et notre monde est apparemment débarrassé de « superstitions » telles que « les sorcières, les magiciens, les lutins », sans parler des loups garous, des vampires, des âmes de la brousse, et de toutes les autres créatures bizarres qui peuplaient la forêt primitive.
Plus exactement, c’est la surface de notre monde qui est nettoyée de tous les éléments superstitieux et irrationnels. Que, pourtant, notre monde intérieur (et non pas l’image complaisante que nous nous en faisons) soit, lui aussi, délivré de tout caractère primitif est plus douteux. Le chiffre treize n’est-il pas tabou pour beaucoup de gens ? Et combien d’individus sont prisonniers de préjugés irrationnels, de projections, d’illusions puériles ?
L’homme moderne est en fait un curieux mélange de caractères acquis au long d’une évolution mentale millénaire.
A considérer l’esprit humain avec réalisme, on s’aperçoit qu’il subsiste beaucoup de ces traits et de ces survivances primitives, qui jouent encore leur rôle comme si rien ne s’était passé depuis cinq cents ans. Il est essentiel de le comprendre : l’homme moderne est en fait un curieux mélange de caractères acquis au long d’une évolution mentale millénaire. Et c’est de cet être mêlé de cet homme et de ses symboles qu’il nous faut nous occuper, et qu’il faut examiner la vie mentale avec la plus grande attention. Le scepticisme et la conviction scientifique coexistent chez lui avec des préjugés démodés, des manières de penser et de sentir, démodés, des manières de penser et de sentir, dépassées, des contresens obstinés, une ignorance aveugle.
Voilà les êtres humains qui, aujourd’hui, engendrent les symboles que nous, psychologues, nous étudions. Afin d’expliquer ces symboles et leurs sens, il est indispensable d’établir si leur expression renvoie à une expérience purement personnelle ou si elle a été choisie par le rêve, dans un propos particulier, parmi le fonds du savoir de la conscience collective.
Prenons par exemple un rêve ou figure le chiffre 13. La question est de savoir si le rêveur croit lui même habituellement au caractère néfaste de ce nombre, ou si le rêve fait simplement allusion aux hommes qui donnent encore dans cette superstition. Suivant la réponse, l’interprétation sera très différente. Dans le premier cas, il faut tenir compte du fait que l’individu est encore sous le charme de ce 13 néfaste, et donc qu’il se sentira très mal à l’aise dans une chambre d’hôtel portant le numéro 13, ou dans un diner ou l’on est treize à table.
Dans le deuxième, le 13 n’équivaut peut-être qu’à une remarque désobligeante ou injurieuse. Le rêveur « superstitieux » sent encore le « charme » du 13. Le rêveur plus « rationnel » a dépouillé le chiffre de sa tonalité affective originelle. Cet exemple montre la façon dont les archétypes se manifestent dans l’expérience pratique. Ils sont à la fois des images et des émotions. L’on ne peut parler d’archétypes que lorsque ces deux aspects se présentent simultanément. Quand il ne s’agit que d’une image, elle équivaut à une description de peu de conséquence.
Fragments de vie
Mais alors qu’elle se charge d’affectivité, l’image acquiert de la numinosité (ou de l’énergie psychique). Elle devient dynamique, et entraine nécessairement des conséquences. Je me rends compte qu’il est difficile de saisir ce concept car j’’essaie de décrire avec des mots quelque chose qui, par nature, n’est pas susceptible d’une définition précise. Et puisque tant de gens prétendent considérer les archétypes comme s’ils faisaient partie d’un système mécanique que l’on pourrait apprendre par cœur, il est essentiel de souligner que ce ne sont pas seulement des mots, ni même des concepts philosophiques. Ce sont des fragments de la vie même, des images qui font partie intégrante d’un individu vivant et ceci par le truchement des émotions. C’est pourquoi il est impossible de donner une interprétation arbitraire (ou universelle) d’un archétype. Il faut l’expliquer conformément à la situation psychologique totale de l’individu particulier qui l’utilise.
Par exemple, dans le cas d’un chrétien fervent, le symbole de la croix ne peut être interprété que dans son contexte chrétien, à moins que le rêve ne fournisse une raison vraiment sérieuse de chercher son sens au delà. Même dans ce cas il faut garder son sens chrétien particulier présent à l’esprit. Mais il n’est pas possible de dire qu’en tout temps et en toutes circonstances, le symbole de la croix a le même sens. S’il en était ainsi ; il perdrait sa numinosité, toute sa vitalité, pour redevenir un simple mot.
Ceux qui ne se rendent pas compte de la tonalité affective particulière de l’archétype ne se retrouveront qu’avec un amas de concepts mythologiques, que l’on peut sans doute assembler de façon à montrer que tout a un sens, mais aussi que rien n’en a. Les cadavres sont tous chimiquement identique, mais les individus vivants ne le sont pas. Les archétypes ne se mettent à vivre que lorsqu’on s’efforce patiemment de découvrir pourquoi et comment ils ont un sens pour tel individu vivant.
Les mots deviennent futiles lorsqu’on ignore ce qu‘ils représentent.
C’est particulièrement vrai en psychologie, ou nous parlons quotidiennement des archétypes, tout comme nous parlons de l’anima et de l’animus, de la Grande Mère, etc. On peut tout savoir des saints, des sages, des prophètes, des déesses mères odorées à travers le monde : tant qu’on les considère comme de simples images, dont on n’a jamais éprouvé le pouvoir numineux, on parle comme en rêve sans savoir de quoi l’on parle. Les mots que l’on utilisera seront vides et sans valeur.
La fonction créatrice des symboles oniriques
Ils ne naissent à la vie que si l’on s’efforce de tenir compte de leur numinosité, c’est à dire de leur relation à l’individu vivant. C’est seulement à ce moment-là qu’on commence à comprendre que la dénomination des archétypes est peu de chose, et que tout dépend de la manière dont ils sont reliés à vous. La fonction créatrice des symboles oniriques tente donc de réintroduire l’esprit originel de l’homme dans une conscience « éclairée » ou avancée, où il ne s’était jamais trouvé auparavant et où, par conséquent, il n’avait jamais été soumis à une réflexion critique. Car, dans un passé très lointain, cet esprit originel que nous venons d’évoquer constituait la totalité de la personnalité de l’homme.
Au fur et à mesure que la conscience s’est développée, elle a perdu contact avec une partie croissante de cette énergie psychique primitive. En sorte de l’activité mentale consciente n’a jamais connu cette activité mentale originelle, car elle a disparu dans le processus même de constitution de conscience différenciée qui seule pouvait parvenir à la réfléchir. Mais il semble que ce que nous appelons l’inconscient ait conservé les caractéristiques qui appartenaient à l’esprit humain originel.
C’est à ces caractéristiques que se réfèrent constamment les symboles oniriques, comme si l’inconscient cherchait à ressusciter tout ce dont l’esprit s’est libéré au cours de son évolution, les illusions, les fantasmes, les formes de pensées archaïques, les instincts fondamentaux, etc. C’est ce qui explique la résistance et même la peur que les gens éprouvent souvent en touchant à ce qui concerne l’inconscient. Car il ne s’agit pas de survivances qui seraient neutres ou indifférentes. Au contraire, elles sont si chargées d’énergie que très souvent elles provoquent plus que du malaise. Elles peuvent provoquer une peur très réelle. Et plus elles sont refoulées, plus leur emprise s’entend sur la personnalité entière sous forme de névrose.
C’est l’énergie psychique qui leur donne une importance si grande. Tout se passe comme si un homme, après avoir traversé une période d’inconscience, se rendait subitement compte qu’il y a un trou dans sa mémoire, et que des évènements importants on du se produire, dont il n’est pas capable de se souvenir. Dans la mesure où il croit que la psyché ne concerne que l’individu (et c’est la croyance générale) cet homme s’efforcera de retrouver ses souvenirs dans ses souvenirs d’enfance apparemment perdus. Mais ces trous dans ses souvenirs d’enfant ne sont que les symptômes d’une perte beaucoup plus grande, celle de la psyché primitive.
Comme l’évolution de l’embryon retrace les étapes de la préhistoire, l’esprit traverse lui aussi une série de stades préhistoriques.
La principale tache des rêves est de rappeler à notre souvenir, cette préhistoire, et le monde de l’enfance, jusqu’au niveau des instinct les plus primitifs. Ce rappel pout avoir, comme Freud l’a remarqué il y a longtemps, un effet thérapeutique remarquable. Cette observation confirme le point de vue selon lequel les lacunes dans les souvenirs d’enfance (une prétendue amnésie) représentent une perte effective, et la remémoration un accroissement de vie et de bien-être.
Du fait que l’enfant est petit, que ses pensées conscientes sont rares et simples, nous ne comprenons pas que les complications de la mentalité enfantine, et leur ampleur, proviennent de son identité originelle avec la psyché préhistorique. Cet esprit originel est tout aussi présent, tout aussi actif dans l’enfant, que les stades de l’évolution psychologique de l’humanité le sont dans son embryon. Si le lecteur se souvient de ce que j’ai dit plus haut à propos des rêves remarquables que la petite fille avant offerts à son père il comprendra ce que je veux dire.
Donner un sens à l’existence
On trouve, dans l’amnésie infantile, d’étranges fragments mythologies qui se manifestent souvent aussi dans les psychoses ultérieures. Des images de cette sorte on un caractère hautement numineux, et sont donc très importantes. Si de tels souvenirs réapparaissent dans la vie adulte, ils peuvent dans certains cas provoquer des troubles psychologiques profonds, alors que chez d’autres personnes au contraire, elles provoqueront une guérison miraculeuse, ou une conversion religieuse. Très souvent, ils font renaitre à la mémoire une transition de vie, disparue depuis longtemps, qui donne un sens à l’existence, et enrichir la vie de l’individu.
La remémoration de souvenir d’enfance, et la reproduction de compléments psychique archétypaux, peut créer un horizon plus large, et agrandir le champ de la conscient, à condition toutefois que la conscience réussisse à assimiler et à intégrer les contenus perdus et retrouvés. Comme ces contenus ne sont pas neutres, leur assimilation modifiera la personnalité et réciproquement, les contenus subiront des changements. A ce stade ce qu’on appelle le « processus d’individuation » l’interprétation des symboles joue un rôle important du point de vue pratique. Car les symboles sont des tentatives naturelles pour réconcilier et réunir les contraires dans la psyché.
Il faut garder la valeur affective présent à l’esprit
Bien entendu, si l’on se contente de regarder les symboles, puis de les écarter, ils n’ont aucun effet, l’ancien état névrotique se rétablit, et la tentative de synthèse n’aboutit pas. Malheureusement les rares personnes qui ne nient pas jusqu’à l’existence des archétypes les considèrent presque invariablement comme de simples mots, et oublient leur réalité vivante. Une fois que leur numinosité a été ainsi (illégitimement) bannie, un processus de substitution illimitée s’établit, autrement dit, on se laisse glisser d’un archétype à l’autre, tout signifiant tout.
Il est vrai que dans une très grande mesure, les formes des archétypes sont interchangeables. Mais la numinosité particulière de chacun d’eux reste un fait, et constitue sa valeur lorsqu’il se présent à l’esprit d’un individu.
Il faut garder cette valeur affective présent à l’esprit, et en tenir compte pendant tout le processus intellectuel d’interprétation des rêves. On ne perd que trop facilement contact avec elle, car penser et sentir sont deux opérations si diamétralement opposées que l’une exclut presque automatiquement les valeurs de l’autre et vice versa. La psychologie est la seule science qui doit tenir compte de la valeur (c’est à dire du sentiment) parce que c’est le lien entre les faits psychiques et la vie. C’est pourquoi elle est souvent accusée de n’être pas scientifique. Ce que ses critiques ne comprennent pas, c’est la nécessité scientifique et pratique de donner au sentiment la considération qui lui est due.
Extrait du livre « L’homme et ses symboles » conçu & réalisé per C.G. Jung, Editions Robert Laffont, 1992
La Gestalt-Thérapie est une méthode thérapeutique humaniste et existentielle qui focalise son approche sur contact de la relation interpersonnelle dans l’ici & maintenant.
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