« Il faut traverser la rue quand le petit bonhomme est vert », « il faut être un bon garçon», « il ne faut pas dire non aux parents», « il ne faut pas sortir sans manteau », « une petite fille ne fait pas de bêtise», « il faut être raisonnable », « il faut être bon en math» sont des exemples d’introjects. Ce terme est propre à la Gestalt Thérapie. Il signifie croyances ou règles.
Certains de ces introjets sont utiles et nécessaires pour évoluer en sécurité. D’autres par contre sont comme une norme étrangère à soi, « avalé », « gobé » sans examiner leur cohérence. Quelles soient véhiculées par les paroles répétitives ou par des interactions non-verbales, elles impactent la vie d’une personne à son insu.
En séance thérapeutique, il n’est pas rare d’entendre « Mais je fais tout bien comme il faut. Pourtant je me sens bloqué.e, je me sens étranger.ère à moi-même ou pis, en souffrance. »
Il peut alors s’avérer pertinent de retracer les origines des introjections courantes. Identifier ces « lignes de conduite » non conscientes provenant des parents, des professeurs, ou des pairs pour les examiner et enfin choisir si oui ou non ces croyances ainsi portés à la conscience correspondent bien à la singularité de l’individu est une étape incontournable pour remettre de la fluidité là où la personne se sent figée.
Ces comportements, attitudes et perceptions figés peuvent entraver et limiter de façon considérable le développement d’une personne comme le montre l’exemple d’une femme de 60 ans ci-dessous.
« Les filles sont sages et obéissantes »
9 ans et 1 voyage à l’autre bout du monde après leur mariage, elle comprend dans sa chair que l’union conjugale actuelle ne correspond plus aux aspirations de sa vie.
Forte heureusement, le premier confinement s’annonce à ce moment et elle part se réfugier seule dans la résidence secondaire qu’ils avaient achetée dans la perspective de s’y installer au moment de la retraite. C’est dans cet espace qu’elle choisie de se confronter à ses peurs, ses doutes, ses regrets et ses croyances pour trouver une issue à son mal-être.
Comme pour vaincre une addiction, elle décide d’aller au fond de ses blocages car elle sait qu’en s’y confrontant, elle trouvera la dynamique qui lui permettra de donner une orientation nouvelle à sa vie.
Pour l’avoir mis au travail dans un cadre thérapeutique depuis quelques années, elle avait identifié ce frein qui l’empêchait de « grandir » pour s’accomplir et de vivre des relations vivantes avec elle-même et son environnement. Elle avait conscience d’une peur de désintégration en cas de non-accordage à ce qu’elle imaginait être le désir de l’autre.
Pourtant il lui était très difficile de confronter cette peur dans sa chair alors même qu’elle savait que cette étape était nécessaire pour la transformation de la dynamique de vie. C’était comme être en haut d’une falaise au bord de la mer, déchirée entre le désir de plonger et ne pas oser le faire.
Elle lance alors le processus nommé « cycle de contact » en Gestalt Thérapie. Au lieu de réprimer les sensations de violence, de colère, de dégout, de tristesse et de la peur, elle les accueille. Elle accepte de vivre les suffocations, tremblements, accélérations du rythme cardiaque, diarrhées, nausées, sensations d’imploser à tout moment.
Elle met en scène ce se sentir comme une lionne enragée en cage. A son miroir elle parle de l’idée de mettre fin à ses jours parce que cela pourrait être une solution pour arrêter la souffrance ou encore de son désarroi du « je ne le vaux pas bien » et la culpabilité être la coupable des problèmes conjugaux.
Elle fait face à ces expériences émotionnelles et corporelles au moment de leur apparition. Et c’est ainsi, en les accueillant consciemment, ils se modifient.
Aussi pénible que cela fut, la traversée de ces moments lui a montré la quantité d’énergie disponible en elle. Elle a pris conscience de la façon dont elle mettait cette énergie au service du maintien de introjet « les filles sont sages et obéissantes ».
Pour elle cette croyance se traduisait par ne jamais montrer ses blessures, s’adapter exclusivement aux besoins de l’autre, assurer la très bonne tenue de la maison, être irréprochable dans son travail, sacrifier ses envies et désirs et garder le sourire en toute circonstances.
A force de rester conforme à cette croyance forgée dans son enfance, il lui était impossible de déployer ses propres ailes. Car si elle répondait favorablement à l’appel intérieur de se réaliser, elle risquait de perdre l’amour des autres : son mari, ses enfants, ses ami.es ou ses relations de travail.
Prendre conscience de cette énergie jusqu’alors mis au service d’une croyance échafaudée dans le passé l’a éclairé sur les possibilités de développement de sa propre construction. Cette énergie ne pourrait-elle pas être mise au service de sa relation avec elle-même et avec son environnement ? Bien sur que oui.
As-t-elle pu transformer sa réalité de vie ?
Elle est en chemin. Elle a pu nommer ses aspirations, besoins, envies et sa détermination auprès de son mari. Elle a accepté que leurs espoirs et aspirations de vie divergent et ne résistent pas à la vie quotidienne malgré les efforts respectifs pour trouver un chemin satisfaisant à leur Nous. Enfin, elle se positionne aussi avec plus de justesse dans sa vie professionnelle.
Elle chemine apaisée, légitime et infiniment plus consciente.
La Gestalt-Thérapie est une méthode thérapeutique humaniste et existentielle qui focalise son approche sur contact de la relation interpersonnelle dans l’ici & maintenant.
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Contact
Gabriele Eibner
Psychopraticienne de Gestalt Thérapie
51 rue Saint Jean
79000 Niort
+33 (0)6 07 50 05 90
Certifications
Practicienne EMDR Humaniste
Coach confirmée par Mozaik International
Gestalt Praticienne certifiée par l’École Parisienne de Gestalt